PATCHWORK

La newsletter déco qui spotte les belles choses et bonnes idées. Deux fois par mois, découvertes, marques, adresses, mindsets qui sortent des sentiers battus.

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Par Philippine Sander
12 juil. · 5 mn à lire
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06. Ça part en pique-nique

Patchwork, c’est une newsletter déco qui spotte les belles choses et
les bonnes idées. Deux fois par mois, je mets de côté découvertes,
adresses pépites, mindsets créatifs qui sortent des sentiers battus.
Philippine Sander

LES INSPIRATIONS DE LA SEMAINE
11 juillet 2024

Diner dehors avec une nappe Maison Dinette

Une nappe Maison Dinette aux couleurs de PATCHWORKUne nappe Maison Dinette aux couleurs de PATCHWORK

Cette photo est belle et elle n’est pas impossible à reproduire, bonne nouvelle non ? Ça va être mon objectif de l’été : organiser un petit diner, avec une plus petite table, jolie nappe, quelques verres et assiettes sur la plage dès qu’il fait beau.

Maison Dinette est une marque belge : elle fait fabriquer ses nappes en Inde avec la technique du blockprint, une technique millénaire d’impression au bloc. À partir de blocs sculptés par des artisans dans du bois de rose, le tissu est imprimé minutieusement à l’aide de teintures naturelles par pression manuelle. Les tissus sèchent ensuite à l’air libre. La réalisation prend plusieurs jours et chaque tissu est unique.

Nappes à partir de 65€.

Nappe Maison DinetteNappe Maison Dinette

Après le home tour, le camping tour

Par ici la visitePar ici la visite

C’est l’histoire d’un camping perdu au milieu de la pampa bretonne sur la côte de granit rose, près de Tregastel. Il donne sur une plage. À marée haute, on peut se baigner juste devant, à marée basse, des rochers à perte de vue. Le fameux GR 34 y passe. En arrivant, on découvre son nom sur les drapeaux bleus qui s’agitent avec le vent : le Camping Liberté. C’est le nouveau terrain de jeu d’Adrien Gloaguen et Julie Revuz, le couple à la tête du groupe hôtelier Touriste, connus pour ces hôtels chics et cools (Panache, Les Deux Gares, Beauregard, etc).

Quel est le rapport avec la déco ? Les mobil-homes, le resto, les espaces communs, dont la déco et la DA ont été confiés à Camille de Fitte et Coralie Cintrat d’Atelier Deux-Cé. Sans dénaturer les lieux, elles ont invité des touches de rétro et de couleurs dans la baie. Un peu de gaieté, donc, à la place des tons plutôt fades des mobil-homes.

Le camping, plus sexy que jamais ©Laurence RevolLe camping, plus sexy que jamais ©Laurence Revol

Attention, ce n’est pas du glamping (glamour + camping = des hébergements plutôt luxueux), mais du camping traditionnel revisité. L’idée est d’embellir l’existant, avec un niveau de confort tout à fait correct, tout en maintenant un bon rapport qualité-prix pour rester accessible à tout le monde” expliquait Adrien Gloaguen au magazine Marie Claire.

Dans les mobil-homes*, on retrouve le confort des hôtels : les draps sont fournis, les savons de la marque What Matters, aussi. Et les rumeurs disent qu’il y a même une bouteille de rosé offerte.

©Laurence Revol©Laurence Revol

C’est pas fini. Le resto qui donne sur la mer sent directement les vacances, et si on se balade dans le camping, on voit qu’un mobil-home a été transformé en salle de sport vue mer, un autre en cabane pour enfants avec des jeux de société et jouets en bois. Et il y a même une maison pour les ados qui cherchent à se débarasser de leur parents.

©Laurence Revol©Laurence Revol
Alors, camping or not camping ? Les mobil-homes déco, bobo or not bobo ? Moi, je dis qu’ils ont le mérite de faire tenter l’expérience du camping aux plus réfractaires. Et franchement, bien dormir pour pas trop cher, dans un petit coin de paradis breton, rythmer ses journées avec le lever et le coucher du soleil, boire l’apéro les pieds dans l’eau, vivre au grand air... Que demande le peuple ?

*je n’ai pas testé les mobil-homes (nous étions en van) mais je compte bien revenir hors-saison.

Campings Liberté
Prix, exemples :
Mobil-home essentiel, 22 m2 vue mer, 2 chambres dont une avec un lit superposé, 4 pers, 2 nuits du 30/08 au 01/09, 171€
Mobil-home confort 30m2, 2 chambres, 4 pers, 2 nuits du 30/08 au 01/09, 168€
Mobil-home confort 26m2 vue mer, 2 chambres, 4 pers, 2 nuits du 30/08 au 01/09, 196€
Mobil-home essentiel, 25m2, 2 chambres, 4 pers, une semaine du 28/07 au 04/08, 866€
Mobil-home prestige, 30m2, 2 chambres, 4 pers, une semaine du 28/07 au 04/08, 1468€

Pour vous donner une idée, une nuit dans un van aménagé, environ 200€.
Leur autre camping se situe à Lacanau, dans le Sud-Ouest.

Le bambou, matériau d’avenir

Green School de Bali par Studio Ibuku © Tommaso Riva Green School de Bali par Studio Ibuku © Tommaso Riva

Le bambou. Beaucoup connaissent, mais beaucoup ignorent aussi ses vertus. Quand on pense à ce matériau, on l’imagine sous forme de cannes rondes et on se projette souvent dans un imaginaire colonial, asiatique, tropical. Ce n’est qu’une facette de lui. Aussi costaud que souple et délicat, il est capable de très grandes choses.

Intriguée, je me suis renseignée auprès d’un spécialiste du bambou en France, Jean-Baptiste Dubois (!), fondateur de l’Atelier Déambulons et plus récemment de Studio Jean-Baptiste Dubois. Il fait en ce moment un tour de France de conférences sur le thème “Bambou, un matériau d’avenir”, destinés aux designers, architectes, paysagistes et curieux. Je vous donne les lieux et dates plus bas.

Pourquoi le bambou est-il un matériau d’avenir ?

Jean-Baptiste Dubois : Parce qu’il est écologique et a plein d’usages différents.

  • Il pousse sous nos latitudes. Beaucoup pensent que le bambou est importé d’Asie, pas du tout, il pousse en France, donc on peut le travailler en local. 

  • Il pousse à une vitesse record, jusqu’à un mètre par jour. Donc si vous plantez une nouvelle bambouseraie sur un terrain nu, vous allez avoir une bambouseraie viable en à peine dix ans, alors qu’une forêt, c’est minimum 30, voire 50 ans. Le bambou absorbe plus de CO2 et rejette plus d'oxygène lors de sa pousse que n’importe quelle forêt. 

  • C’est renouvelable à l’infini. Une fois que vous avez planté une bambouseraie, vous coupez un cinquième des bambous par an et ils se renouvellent en continu. À l’heure actuelle, en plein dérèglement climatique le bambou est une solution intéressante : on peut produire de la matière première propre et renouvelable à l’infini. Pas besoin d’eau si vous êtes dans une région où il n’y a pas de sécheresse, pas besoin de grande chaleur non plus, pas besoin d’engrais.

  • Le bambou a un gros système racinaire donc retient l’érosion des sols et peut aussi dépolluer ces derniers. C’est pour cette raison qu’on les plante dans les zones industrielles.

Canopée en bambou pour le Newtree café Bruxelles, Atelier DéambulonsCanopée en bambou pour le Newtree café Bruxelles, Atelier Déambulons

Y a t-il beaucoup de bambouseraies en France ?

Jean-Baptiste Dubois : De plus en plus. Autrefois, en 1850, lorsque les premiers bambous étaient importés en Europe, on avait plutôt affaire à un engouement botanique. Dans les belles demeures et les maisons de maîtres, il y avait souvent du bambou au fond du jardin : c’était chic d’avoir une bambouseraie.

Depuis une dizaine d’années, il y a trois entreprises (hollandaise, italienne, française) qui plantent des milliers d’hectares en Europe. Leur business modèle est basé sur les crédits carbone, parce que le bambou a la capacité de stocker en un temps record une grande quantité de carbone. Les agriculteurs qui se lancent avec eux ont des crédits carbone, ce qui leur permet de planter pour pas très cher. Au bout de 8-10 ans, les entreprises s’engagent à racheter leurs bambous, destinés aux industriels.

Jardin Les Bambous de Planbuisson, Dordogne © Eric SanderJardin Les Bambous de Planbuisson, Dordogne © Eric Sander

En Asie, on voit beaucoup de maisons en bambou, peut-on en construire en France ?

Jean-Baptiste Dubois : S’il n’y a pas de maisons en bambou en France, c’est surtout parce qu’il n’y a pas de normes sur le bambou au niveau européen contrairement à la Colombie, ou à l’Asie par exemple. Il n’y a pas de normes non pas parce que le bambou n’est pas assez solide, mais simplement parce que personne ne s’est lancé sur le sujet : ça coûte cher et ça prend du temps. Résultat : on est un peu limité dans les constructions, même artistiques, puisqu’on ne peut pas faire de choses structurelles. Aujourd’hui en France, le bambou c’est donc surtout de l’habillage.

Comment travaillez-vous avec vos clients aujourd’hui ? 

Jean-Baptiste Dubois : Si le client a une idée de projet ou une inspiration, mais il ne sait pas comment la fabriquer, je l’aide à faire un cahier des charges, à définir comment on va fabriquer son projet, trouver la bonne matière première, quels traitements, quels artisans, européens ou internationaux. C’est ma casquette bureau d’études. En gros, je les aide à faire un projet qui fonctionne techniquement. 

Si le client n’a pas d’idée, mais par exemple, qu’il veut aménager un hôtel, je me charge de toute l’étude design et le croquis en amont du cahier des charges.

Une fois la création terminée, on ne s’aperçoit pas forcément tout de suite qu’il s’agit de bambou. C’est ça qui me plait.


Pour aller plus loin :

  • En pleine ère du tout plastique dans les années 70, Gabriella Crespi (1922-2017) choisit d’utiliser du bambou, de l’osier et du bronze, ses matériaux fétiches, pour évoquer la beauté de la nature.  «Je voulais créer la maison du soleil. Je n'ai pas pu m'empêcher de le faire avec du rotin et du bambou, des matières que j'affectionne beaucoup et qui allient force et souplesse, chaleur des tons doux et capacité à être traversé par la lumière. De très longs rayons donnent une impression d'infini et d'indéterminé tout comme les fourrés de canne qui s'élèvent vers le ciel le font dans la nature. ».

Table basse "Lotus leaves" bambou/bronze et chaises en bambou de Gabriella CrespiTable basse "Lotus leaves" bambou/bronze et chaises en bambou de Gabriella Crespi

  • Depuis son atelier du Val-d’Oise, la designeuse Aurélie Hoegy dompte le rotin, le bambou et le vétiver pour créer des sculptures en mouvement. Elle s’est formée seule, part en voyage pour apprendre les savoir-faire, en Indonésie et au Mexique notamment. Tout comme les artisans asiatiques, elle travaille avec son corps, pour mieux danser avec la fibre. C’est tout simplement sublime.

Aurelie HoegyAurelie Hoegy

  • Le studio d’architecture IBUKU a créé une impressionnante pièce qui sert de gymnase à la Green School de Bali, une école étonnante, qui met l’écologie, le durable et l’environnement au centre de son enseignement. Une prouesse : 14 mètres de hauteur sous “plafond”, aucune colonne et sans mur, l’immense pièce est directement connectée à l’extérieur. L’arc a gagné le Dezeen Award sustainable building of the year en 2021 : « L’Arc utilise l’une des meilleures stratégies de la nature pour créer de grands espaces avec une structure minimale. Dans une cage thoracique humaine, une série de côtes travaillant en compression sont maintenues en place par une couche flexible tendue de muscles et de peau. Cela crée une enveloppe mince mais solide pour les poumons. » On respire.
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